Tristesse du printemps

Il commence à faire beau, le printemps va bientôt arriver. Voir que chaque jour devient plus long, ça me rend triste. Je suis obligée de quitter l’hiver, ma saison préférée. La force de la nature est au-dessus de tout, comme le temps, elle est irrécupérable.

J’aime le calme de l’hiver. À cause du froid, les gens ne traînent pas dehors. Ils sont plus ou moins précipités vers leur objectif. Plus d’efficacité dans leur fonctionnement, moins de bavardage inutile, ça me va parfaitement bien.

Mon moment préféré est entre 18h et 20h. Il fait nuit, je marche tranquillement dans la rue. Le noir est comme une sorte d’abri, qui masque le visage des gens. Cette distance de contact me réconforte, j’ignore complètement ce qui se passe autour en profitant de cet environnement agréable. Quand je vois les lumières par les fenêtres des immeubles d’habitation, j’imagine les familles qui sont réunies, ils préparent leur dîner. Je sens cette chaleur lointaine, en tant qu’observatrice. C’est un moment si précieux, je le garde pour moi, comme un secret intime.

Le printemps m’angoisse. L’allergie saisonnière commence, la transpiration des gens me tue, les rues deviennent plus agitées et plus bruyantes… Tout le monde dit « il faut sortir prendre du soleil », ces pauvres gens ne savent pas qu’ils risquent de mourir du cancer de la peau.

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