Stage-Fin d’année

L’année scolaire s’est terminée avec la validation de mon certificat CNIA. Cette formation m’a apporté beaucoup de connaissances sur la base de l’autisme. J’ai pu rencontrer des professionnels qui travaillent dans le domaine. J’ai aussi trouvé plein de réponses et des méthodes pour moi-même, je commence à accepter mes particularités autistiques.

Pendant mon stage, j’ai participé au quotidien des soins pour les enfants autistes. En tant qu’observatrice autiste, j’ai eu une facilité de compréhension sur leur sensorialité et leur fonctionnement. Je me souviens d’une séance avec un jeune de 13 ans. Le but de son éducatrice était de l’entraîner à la conversation pour se faire des amis. Mais pour ce jeune, il n’avait pas envie d’avoir des amis, il n’en ressentait pas le besoin. Je peux tout à fait comprendre la position de ce jeune, car je partage le même avis par rapport à l’amitié. Il est encore jeune, c’est difficile de lui faire comprendre qu’il est obligé d’apprendre les codes sociaux comme les personnes neuro-typiques. Ça sera utile pour le jour où il aura besoin de se faire des amis, il saura comment gérer. Ça me rend triste en même temps : dans ces apprentissages, les personnes autistes apprennent la façon de faire «comme les autres ». Sans intérêt, sans volonté, sans motivation, c’est seulement mécanique. En regardant ma situation, je me rends compte que c’est pareil, je me force à faire ci et ça de cette manière, parce que ça correspond au fonctionnement d’autrui. D’une façon ironique, je suis leur exemple d’« autiste bien éduquée ».

Pendant mon stage, j’ai eu énormément de respect et d’admiration pour ces professionnels en autisme. Ils donnent tout ce qu’ils peuvent avec leur bienveillance. Là, je me suis retrouvée souvent confrontée à mes limites, à cause de ma propre sensorialité : je ne pourrais pas rester au soleil pendant une heure pour accompagner des enfants, je m’enfuis quand il y a une personne qui pue la transpiration… Je sais très bien que je ne pourrais pas faire leur travail. Je me positionne plutôt comme une personne qui a assez de connaissances en autisme, et qui peut aussi aider et collaborer avec ces professionnels.

Pour l’instant, je ne sais pas exactement ce que je peux faire avec mon certificat. Dans le domaine de l’autisme il manque du personnel, mais je sais bien que je ne suis pas une professionnelle. Peut-être commencer par faire du bénévolat dans des associations…

Je suis allée passer un entretien d’embauche pour un poste de professeure de chant dans un petit conservatoire. Les personnes du jury ont montré beaucoup de curiosité pour ma formation CNIA. Ça a ajouté du poids à ma candidature, car justement ils avaient envie d’avoir quelqu’un qui puisse faire un lien entre le conservatoire et les établissements comme les SESSAD ou IME. C’était une très bonne surprise, de voir que la sensibilisation en autisme commence à s’étendre dans les conservatoires. J‘ai été prise pour ce poste.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.