Exemple d’une journée stressante

Voici mon programme d’un samedi :

Aller à Lyon pour une répétition de chorale de 10h à 12h30.

Et puis, aller déjeuner chez une amie avec ma copine.

Aller au Musée des Confluences.

Rentrer à Grenoble dîner avec une amie, elle va dormir chez moi.

Ce qui tourne dans ma tête toute la semaine avant cette journée :

L’amie que je vais voir le soir, elle sera en voiture, donc je vais rentrer avec elle, ça change mon habitude de partir à vélo jusqu’à la gare routière le matin. Normalement je me lève tôt, mais à pied, il faut compter encore plus de temps. Je dois prendre la télécommande de notre portail pour qu’elle puisse entrer en voiture. Comme elle va dormir chez moi, je dois me lever encore plus tôt pour ranger le lit avant de partir. J’ai réservé le restaurant par avance, donc on se retrouve directement là-bas pour le dîner.

Préparer mon sac la veille. Mettre mes vêtements dans la salle de bain, pour ne pas faire des allers-retours dans la chambre le samedi matin, qui vont réveiller ma copine. Ne pas oublier d’apporter ma bouteille de thermos pour boire de l’eau chaude pendant la journée. La météo annonce un peu de pluie le soir, il faut apporter un parapluie. Est-ce que j’aurai la chance d’avoir ma place préférée dans l’autocar, pour rester tranquille et à l’ombre jusqu’à Lyon ? Comme les places ne sont pas numérotées, je ne suis pas sûre…

Pour déjeuner chez mon amie, il ne faudra pas que je traîne après ma répétition. Je rejoindrai ma copine à l’arrêt de tram pour y aller ensemble, j’espère qu’elle n’oubliera pas d’acheter des boissons. Je n’ai pas du tout idée de ce qu’on va manger. Je ne digère pas le lait, l’ail, l’oignon, l’œuf. S’il y en a, tant pis, je prendrai un médicament.

Le Musée des Confluences n’est pas un endroit reposant. Les passages dans les salles d’exposition sont souvent étroits, il y a beaucoup enfants qui bougent et font du bruit. Comme ma copine a envie de voir les expos temporaires, je vais quand même y aller avec elle, c’est l’occasion. Et puis il faudra surveiller l’heure, pour ne pas rater notre autobus de retour à Grenoble.

Pour le dîner, j’espère que mon amie n’aura pas de difficulté à trouver le resto. C’est un resto coréen, je ne sais pas si les plats correspondront aux attentes de mon amie, si elle a l’habitude ou pas. Et puis en rentrant chez moi, je serai fatiguée. Mais si mon amie est en forme, on va quand même discuter et boire une infusion. Je n’ai pas fait le ménage spécialement, j’espère qu’elle ne trouvera pas que c’est sale chez moi.

J’étais tellement stressée, que j’ai eu envie de tout annuler. J’avais l’impression d’attendre une guerre qui allait me faire souffrir.

Le samedi, au fur et à mesure de finir chaque étape, je me sens de mieux en mieux. Comme si j’enlevais petit à petit du poids sur mes épaules. Après la répétition et le déjeuner chez mon amie, ça s’est bien passé au musée. Les salles d’expo sont sombres et pleines de monde comme ce que j’avais imaginé, mais ça ne m’a pas dérangé autant que prévu. J’ai suivi ma copine dans le noir (sinon je me perds), parfois je me décalais dans un coin pour éviter le monde. Je ne me suis pas ennuyée ou énervée, étonnamment.

Dans l’autobus de retour à Grenoble, j’ai écouté de la musique tout le long du chemin, il faisait déjà noir. Le dîner s’est bien passé. J’étais un peu stressée par le brouhaha du resto, mais contente de retrouver mon amie. On a bien discuté, bien mangé. Surtout après être rentrées ensemble chez nous, on a encore discuté jusqu’à 1h du matin.

Finalement la journée s’est très bien déroulée malgré toutes mes inquiétudes. C’est une journée typique de ma vie quotidienne. La préparation psychologique précédent me pèse très lourd. Il me faut beaucoup de courage et d’énergie pour affronter ce qui va venir. Par contre sans cette étape, ce serait impossible. Tout planifier dans ma tête, ça me pose dans un cadre sécurisé. C’est ma façon d’être.

Je n’ai pas encore trouvé une solution pour mieux gérer ce genre de stress. Pour l’instant, peut-être éviter de faire des grosses journées, ne pas enchaîner les activités. Avoir des espaces pour respirer et se reposer, ce sera pas mal.

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