Réflexion au concert d’Elbphilharmonie de Hambourg

On est allé voir un concert à l’Elbphilharmonie de Hambourg. C’était une chanteuse qui utilise les lieder de Brahms, fait sa composition de jazz, en mettant les paroles en anglais. J’ai commencé par être choquée, et ensuite m’ennuyer. Les paroles n’ont plus le charme de la langue d’origine allemande ; la musique perd sa finesse et délicatesse. Je ne comprends pas son intérêt, elle ne trouve pas de bons textes pour écrire ses chansons ? En bis, elle a chanté « Mondnacht » de Schumann. Oh bon Dieu, j’ai eu envie de la prier de ne pas massacrer ces belles musiques.

J’aime la musique, grâce à son côté sentimental, et aussi sa logique et perfection. Dans les œuvres de la musique classique, la connexion entre les textes, rythmes, prosodie et mélodie, l’harmonie est inventive et aussi intelligemment « calculée ». Chaque œuvre est unique et précieuse, elle mérite le meilleur respect du monde. Il ne faut pas toucher ces musiques déjà parfaites. Il y a souvent des adaptations catastrophiques, qui deviennent des parodies.

Je me souviens de la polémique de « Gymnopédie » de Satie. Après l’orchestration de Debussy, Satie était en colère, parce que Debussy n’a rien compris de la simplicité et la pureté de sa musique. Cette adaptation kitsch, pleine de couleurs et d’étincelles, n’était pas fidèle à l’esprit original.

J’imagine que si Schumann avait entendu son « Mondnacht » dans ce concert à l’Elbphilharmonie, il se serait sûrement suicidé encore une fois.

J’ai horreur de la musique « surprise », comme les flashmobs. Ce concept me force à participer à une représentation musicale, n’importe quand, dans n’importe quel lieu, le pire est : n’importe quelle musique. J’ai eu une fois un groupe de jeunes imbéciles qui se mettent à chanter dans le tram. J’avais juste envie de faire mon trajet tranquille, mais pas partager leur musique et leur joie. J’étais coincée dans cet enfer.

Les pianos en libre service dans les gares, je n’ai même pas besoin d’en parler, ils sont faux à la base ! Ce sont des ennuis détestables qui violent mes oreilles.

Il y a un grand défaut dans l’organisation de notre corps, c’est qu’on ne peut pas fermer nos oreilles complètement comme nos yeux. Cette question m’embête souvent, parce que j’ai vraiment souhaité être sourde par moments.

La musique signifie la perfection dans mon monde. J’ai besoin d’avoir le choix des œuvres, et leurs différentes versions avec mes interprètes préférés. J’ai construit ma « playlist » à mon goût, je l’écoute quand je veux. Cette liberté me permet d’avoir une relation saine avec la musique.

J’ai un grand respect pour toutes les styles de musique, parce qu’il y a des gens qui travaillent sérieusement au sujet. J’admire leur créativité et persévérance. Chaque musique qui existe possède sa propre valeur. Sinon elle serait oubliée et perdue dans l’histoire. Malgré tout, il y a cette question de goût. Dans le monde de la musique classique, il y a aussi des compositeurs ou des instruments que je n’aime pas. On doit être libre de nos choix, et ne pas forcer les autres à partager le même goût que nous. Quand la musique devient envahissante et dérangeante, elle ne vaut plus rien.

2 réflexions sur « Réflexion au concert d’Elbphilharmonie de Hambourg »

  1. Cc
    Et si t’es oreilles restaient ouvertes pas seulement pour le comportement d’urgence mais également pour découvrir qqchose que tu n’avais pas envisagé et qui pourrait te plaire ?
    Et qd tu fais cours, tu prépares tes oreilles
    😌

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