Arrangement musical

Je suis actuellement en pleine préparation pour ma rentrée de 2 chorales, noyée dans les arrangements de partitions. J’ai commencé à faire ce travail il y a quelques années. Je précise que ces arrangements sont pour les chants traditionnels ou de variété. En chant lyrique, c’est indigne de retoucher les partitions. On part du principe de plus grand respect pour l’œuvre, ce sont les chanteurs qui doivent avoir le niveau nécessaire pour s’approprier ce qu’ils chantent. Mais pour mes chorales d’amateurs, c’est presque une obligation de changer de tonalité ou simplifier les passages compliqués, pour que le niveau soit accessible.

Au début, c’était des petites choses à simplifier, des bricolages sur l’écriture des autres. Et puis avec du temps et de l’expérience, j’ai ajouté mon goût et ma logique personnelle, jusqu’à créer mes propres arrangements.

Ça devient une habitude. Maintenant quand j’entends une chanson qui peut faire joli à chanter en plusieurs voix, je la garde dans ma collection. Parfois je laisse la mélodie tourner dans ma tête pendant plusieurs jours, et je saute pour aller noter quelque part quand j’ai de bonnes idées. Si ce que j’ai fait ne me plaît pas, j’enlève tout et je recommence. Bizarrement, je ne perds pas du tout patience.

J’apprécie le côté bien encadré de ce travail. C’est-à-dire que la mélodie principale est imposée. Ensuite, il faut respecter la règle de l’harmonisation, le rythme, et le style musical. On peut avoir beaucoup d’idées différentes pour enrichir une seule note, mais mon choix doit être cohérent verticalement dans l’harmonie, et aussi horizontal dans la fluidité mélodique. Le côté vocal doit rester agréable, éviter trop haut ou trop bas. Ce n’est pas facile quand on doit inventer 2 ou 3 voix en même temps.

J’ai quelques morceaux bien réussis, (parmi beaucoup de morceaux qui ne sont pas réussis): « Moon river » en 2 voix, « Le facteur » et « Göttingen » en 3 voix.
Je ne sais plus combien de versions j’ai faites pour « Jasmin ». Il y en a sûrement en 2, 3 et 4 voix, avec l’accompagnement de piano et violon.
Parfois j’écris aussi la partie piano, mais en vrai, quand c’est moi qui suis au piano, je ne joue jamais les notes que j’ai écrites. Ça me donne juste une idée à suivre, et j’improvise.

La dernière étape, c’est utiliser le logiciel de partitions et taper ma version au propre. De voir la partition bien propre avec mon nom dessus, c’est une satisfaction du travail accompli, avec un vrai objet produit.

Comme dans beaucoup de choses, je ne suis jamais satisfaite. Il reste des « points faibles » dans chaque morceau, que j’aurais dû faire mieux. C’est aussi la raison qui m’incite à continuer. Comme dans l’enseignement vocal, je cherche la perfection, mais dois garder aussi de la flexibilité. Car ce que j’imagine avant n’est jamais pareil en pratique. À la répétition, ça m’arrive souvent de changer quelques passages rapidement, un plan B est toujours prévu.

Ce travail a pris beaucoup de place dans la tête. La victime collatérale est ma copine : si je chantonne une mélodie pendant 2 semaines, elle est intoxiquée de manière inconsciente. Et puis j’entends qu’elle commence à chantonner…

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