Quand j’ai vu le film « Le silence des agneaux » pour la première fois, j’avais 12 ans. J’étais excitée par mon adrénaline qui déborde. La peur et l’horreur formaient une irrésistible attirance sur moi. C’était une sensation très forte pour moi qui me croyait intouchable. Depuis, je l’ai revu une dizaine de fois.
Le film vient du roman de Thomas Harris du même titre. À l’origine du personnage Buffalo Bill, Harris s’est inspiré d’un cas réel : Edward Gein. Dans les années 1950, il avait songé à changer de sexe. Comme c’était irréalisable à l’époque, il avait décidé de se faire un costume de femme à partir du corps de femmes réelles.
Ce qui est génial dans ce film, c’est qu’on a deux tueurs en série. Qu’est-ce qu’on pourrait rêver de mieux ?! Le docteur Hannibal Lecter est un génie de perversité et cannibalisme. L’acteur Anthony Hopkins a créé une « image » du tueur en série psychopathe : le visage souriant, tranquille, le regard perçant, la propreté parfaite, poli et charmant. Un haut niveau intellectuel et un bon goût dans l’art et la gastronomie. Un homme idéal, n’est-ce pas ? Mais une extrême cruauté se cache sous son apparence. Son attachement à Clarice mélange manipulation, amour, mépris, admiration. Je me demande si un jour il va aussi la manger ? Faire un pot-au-feu de ses tripes, ou faire de belles tranches de grillade ?
Et puis en 2013, la chaîne NBC a créé une série « Hannibal ». C’était la plus belle série que j’ai vue : des scènes de crimes innovantes à couper le souffle, de la cuisine raffinée, en plus des belles musiques classiques. Elle montre le contraste entre l’élégance et l’horreur. Les scènes de crime sont esthétiques comme des œuvres d’art.
J’ai visité la fameuse colonne de 14 mètres « Monolithe » de Gustav Vigeland à Oslo : fabriquée à partir d’un seul morceau de pierre, composée par 121 figures humaines. Je me souviens dans un épisode de « Hannibal », il y a une colonne d’humains au bord de la mer. Sauf qu’elle est « sculptée » par de vrais cadavres…
Cette série s’est arrêtée à la fin de la 3ème saison, à cause de plaintes de spectateurs sur son extrême violence. J’en ai rien à foutre ! Ces imbéciles ne comprennent pas la beauté de la violence.
La saga Millénium nous offre 5 films. Qui ne va pas aimer Lisbeth ? Une fille au look gothique, torturée, froide comme une montagne de glace. En même temps solide, loyale, intelligente, déterminée. Le film le plus connu est « Les hommes qui n’aiment pas les femmes », avec Daniel Craig. Mais personnellement, je trouve que les 3 premiers films faits par les suédois sont excellents, avec notre héroïne Lisbeth jouée par Noomi Rapace.
La série « Mindhunter » raconte la naissance du profilage criminel au FBI par John Douglas, le « papa » de ce nouveau métier. Je trouve la série très différente de son roman, qui est plus pédagogue : il raconte ses recherches psychologiques, ses entretiens avec les tueurs en série en prison, et comment il a construit un profilage dans les enquêtes. Ce sont des crimes réels, ces tueurs en série existent en vrai, ce ne sont pas des fictions.
Et puis j’ai regardé plein de séries américaines comme « CSI » « NCIS »…J’ai suivi 15 saisons (15 ans) de « Criminal minds » jusqu’en 2020.
Je me souviens que j’ai regardé la série « Bones » avec ma copine au début de notre vie de couple. On attendait le nouvel épisode chaque semaine, ma copine a bien accroché à Docteur Brennan. On était triste de perdre un bout de notre petite routine, quand ils ont annoncé la fin de la série.
Netflix a fait plusieurs séries de Harlan Coben, Je ne suis pas fan de lui, c’est souvent le même schéma : la disparition, et puis le secret de la vie passée.
France 2 a diffusé la série de Jean-Christophe Grangé, « Les rivières pourpres ». Ça dépend des histoires, il y en a plus intéressantes que d’autres. Je n’ai pas aimé le commissaire Niemans, il ressemble à un nain de jardin.
J’ai bien aimé « Dexter ». Son esprit « le mal résout le mal » me plaît. Quand Dexter croise le chemin des tueurs, il les tue au nom de la vengeance et de la justice, en même temps qu’il se fait plaisir. Si tous les tueurs en série pouvaient avoir la vertu de Dexter, la vie serait plus belle. Voici un tueur en série qui devient un héros. Autour de lui, les forces de l’ordre de Miami forment un immense « décor » inutile, ironique.
Début 2022, une nouvelle saison de Dexter est sortie : « New blood ». A la fin il est tué par son fils !!! Je me demande qui a eu cette maudite idée ? Pourquoi on ne peut pas laisser Dexter se cacher dans un trou isolé, continuer de vivre dans les bois ?
Dans les vraies enquêtes criminelles, l’analyse est en trois phases : que s’est-il passé ? (analyse de la scène de crime), pourquoi ? (le motif du crime et les éléments comportementaux), qui (l’a fait pour toutes ces raisons) ?
Dans les films et les séries policières, c’est beaucoup plus simple. J’ai ma méthode pour deviner le tueur. Si on part du principe que, dans une création artistique, chaque personnage sert le déroulement de l’histoire, il faut juste trouver cette personne qui est présente devant nos yeux, mais qui ne sert pas à grand-chose : si on l’enlève, ça ne semble pas déranger la progression de l’histoire. Souvent, dans ces cas-là, il a en fait une grande importance : c’est le tueur même. Si j’ai un doute, il me suffit de vérifier dans les moments de crimes : si on ne sait pas où se trouvait cette personne, bingo ! La plus grande difficulté est, dans ces films et séries, que le rythme est intense. Ils font exprès pour qu’on essaie de suivre, et de comprendre ce qui s’est passé à chaque étape. On n’a pas le temps de se détacher de ce qu’on est en train de regarder, et penser autrement. Mais avec cette astuce, j’arrive à 70% de réussite. Après c’est très dur de me retenir de ne pas spoiler, ou de ne pas sauter au dernier chapitre quand je lis un roman policier. Si vous me voyez avec un vilain sourire au visage, c’est que « je sais ».
PS : Pour cet article, je mets la musique préférée du Docteur Hannibal Lecter. « Variation Goldberg » de Bach.