Tueurs en série

Quand je dis que j’ai une grande passion pour les histoires de tueurs en série, les gens me regardent comme si j’avais déjà tué quelques personnes (non, même si j’en ai souvent envie). Les tueurs en série sont effectivement un de mes intérêts spécifiques. Je passe des heures, des jours à faire mes recherches.

Je pense que si j’avais étudié la criminologie, j’aurais pu profiter de mes « points forts » : chercher des indices dans les détails ; garder mon cerveau lucide pour analyser les faits ; ne pas me laisser toucher par la compassion pour les victimes, ni par la colère envers le tueur. Bon, ça sera pour une autre vie.

On passe par les plus connus des tueurs en série.
Le cannibale Jeffrey Dahmer, qui a tué 17 jeunes hommes, dormi à côté de leurs cadavres avant de manger leur chair.

Le charmeur Ted Bundy, après son arrestation, s’est échappé de sa prison, et a encore tué 2 filles dans une résidence étudiante.

En 2019, Samuel Little a battu le nouveau record de pire tueur en série aux États-Unis selon le FBI : il a fait 93 meurtres.

Ed Kemper, le premier tueur en série interrogé et analysé par FBI, qu’il a marqué dans la naissance du profilage criminel.

Et puis J. W. Gacy, le clown qui a enterré 26 cadavres sous sa maison. Ça m’a fait pensé à « Ça » de Stephen King : ce clown tueur est peut-être inspiré de Gacy.

Si je peux faire un lien avec mon autre intérêt, la cuisine, il y a mamie Dorothea. Dans sa maison d’accueil, elle fait souvent des gâteaux à la cannelle… parce que l’odeur de cannelle absorbe la puanteur des cadavres. Elle a assassiné 7 locataires… Chaque fois que je mange des cinnamon rolls, je pense bien à elle.

Il y a 2 styles de tueur en série : le tueur désorganisé, souvent schizophrène, qui tue de manière soudaine et violente, quand ses démons se déchaînent ; et le tueur bien organisé qui est courtois, intelligent. Il peut passer du temps à se préparer, observer sa proie, repérer les lieux, jouer avec la police. C’est ce genre de tueur en série qui m’intéresse.

Mon tueur en série le plus remarquable est H. H. Holmes, un vrai ingénieur. Ce pharmacien de Chicago a acheté un terrain en face de sa pharmacie pour construire un hôtel, avant l’exposition universelle de 1893. Il a fait son plan de construction, des couloirs qui emmènent nulle part, des pièces cachées, des cloisons mobiles… un vrai château de l’horreur. Ses clients ne ressortent pas de ses pièges. Les chambres insonorisées, le gaz, la fosse d’acide… Il a été arrêté à cause de l’arnaque de l’assurance. Quand les policiers sont allé fouiller son hôtel, ils ont trouvé beaucoup de restes humains. Beaucoup c’est combien ? À l’époque il n’y a pas encore de technique d’ADN, on estime environ 200 victimes. Il est considéré comme le premier tueur en série américain connu dans les archives. Comme quoi, ça commence très fort.

La France ne manque pas de tueurs en série. Des plus anciens, l’éventreur Joseph Vacher qui a été guillotiné en 1898, H. D. Landru au début du 20ème siècle, aux plus modernes : Michel Fourniret, Guy Georges.

Et puis « le Grêlé » dont on vient de dévoiler l’identité après 35 ans de recherche : François Vérove, un ancien de la police nationale. Ses voisins et ses collègues sont terrorisés, ils n’arrivent pas à le croire. Oui, c’est bien ça, les tueurs en série sont cachés parmi nous. Ce sont des gens « normaux », ils ont une famille, un boulot, ils arrosent leurs plantes, ils promènent leur chien, ils discutent avec leurs voisins.

La profileuse belge Carine Hutsebaut avait été engagée par la famille de la victime Cécile Bloch dans les années 2000. Après ses analyses, elle avait déjà mentionné que c’était un homme qui travaillait dans les forces de l’ordre. Malheureusement elle n’était pas bienvenue au 36 quai des Orfèvres, les enquêteurs français ont eu un conflit avec son intervention privée. C’est un bon exemple de la relation humaine qui casse l’efficacité d’une affaire.

En parlant du profilage criminel, je dois citer la profileuse d’Afrique du sud, Micki Pistorius. Elle a fait une carrière remarquable dans les années 90, elle mérite le plus grand respect dans ce métier. Depuis 1994, elle a réussi à arrêter les pires tueurs en série d’Afrique du sud, comme l’étrangleur de la gare, Mosse Sithole, qui a tué 38 femmes en seulement un an ; le tueur des champs de canne à sucre Sipho Thawla ; et puis Stewart Wilken… Elle a arrêté sa carrière en 2000, à cause d’un trouble de stress post-traumatique. Pendant ces 6 années de travail, elle a attrapé une trentaine de tueurs en série, et puis elle a formé des centaines de policiers au profilage criminel.

Il y a un détail qui m’a fait ressentir beaucoup d’affection et de sympathie pour cette femme : elle vit seule avec 5 ours en peluche différents. Chaque jour elle emmène un ours avec elle au boulot. Le soir quand elle rentre chez elle, l’ours qui a passé la journée avec elle doit rester dans le salon. Il est interdit d’entrer dans sa chambre pour dormir avec les autres ours : il ne faut pas qu’il raconte sa journée aux autres…

Je n’ai pas oublié notre fameux spécialiste français Stéphane Bourgoin, j’ai lu presque tous ses livres. Son « enquête mondiale sur les tueurs en série » est considéré comme une des références les plus complètes sur le sujet. Mille pages, je le considère comme une bible. Je prends un énorme plaisir à le lire lentement, quelques pages par jour avant de dormir.

Comment ces gens deviennent des tueurs en série ? La plupart à cause de maltraitance et de traumatismes d’enfance. Ce sont des âmes torturées, qui renvoient leur haine aux autres. Ils tuent sur un coup de pulsion, et une fois après avoir goûté au plaisir et à la puissance de tuer, ils ne sont pas capables de s’arrêter.

Le FBI a résumé 3 caractéristiques en commun : pyromanie, torture des animaux et énurésie nocturne.

À partir de 3 meurtres au mode opératoire identique, on définit que ce sont des tueurs en série. Ils s’en prennent à une sorte de victimes qui n’ont pas de lien avec eux, donc ce sont des meurtres classés comme « sans motif ». Mais il y a toujours un lien entre les victimes. Par exemple, les victimes se ressemblent physiquement, ils ont la même couleur de cheveux, ou bien ils utilisent le même parfum. Ou bien encore, ces tueurs profitent de leur vulnérabilité, comme le médecin qui tue ses patients, le camionneur qui tue des prostituées, le pédophile qui tue des enfants. Le nombre de meurtres sans motif aux États-Unis est d’environ 5000 par an, il y a une bonne partie qui est l’œuvre de tueurs en série.

Je collectionne aussi les romans policiers au sujet des tueurs en série.

Il y a d’abord Donato Carrisi, son premier roman « Le chuchoteur » m’a complètement accroché. Carrisi est spécialisé en criminologie et sciences du comportement. Il a fait une thèse au sujet de Luigi Chiatti, un tueur d’enfants. Dans ses romans, je trouve toujours les détails effroyables et incroyables. Mais en vrai, ça pourrait vraiment exister. C’est comme s’il attirait mon imagination vers une zone plus sombre et plus extrême. Il y a toujours le pire, juste on n’imagine pas si loin.

J’avoue que les écrivains suédois sont hyper doués pour les histoires sordides. Lars Kepler, dans ses œuvres, il y a une ambiance sanglante dans un climat froid. Mais ça se lit facilement, je ne sens pas du tout que c’est un couple qui écrit, chacun en alternance chaque chapitre.

Et puis j’adore Camilla Grebe. Ses romans ont un lien très fort avec l’actualité, il y a un côté humain qui me touche. Le jeune rebelle de banlieue tombe dans le piège d’une tueuse en série. Les 3 générations de policières sont reliées par les mêmes affaires, on voit l’évolution de la place des femmes au sein du service criminel.

Jean-Christophe Grangé, il est exotique et mystérieux, et me fait voyager avec ses horreurs.

Dans «la trilogie du mal», Maxime Chattam a des idées assez tordues. Il a écrit aussi quelques autres romans au sujet de tueurs en série. Je pense qu’il doit avoir une obsession avec le monde souterrain.

Val McDermid a écrit toute une série d’enquêtes de la commissaire Carol Jordan et du psychologue Tony Hill, qui ont été reprises dans la série télé « Wire in the blood ». Elle a aussi écrit un livre sur histoire de la criminologie : « Scènes de crime ». C’est scientifique et anthropologique, chapeau ! J’ai appris beaucoup de choses, notamment les chapitres sur la scène d’incendie et les empreintes digitales.

Et puis, il y a encore Richard Montanari, Bernard Minier, Patrick Bauwen… Oui, j’ai le temps de lire tout ça ! Je suis très occupée par ces histoires passionnantes.

Et puis, il n’y a pas que ces histoires et les archives, il y a aussi les actualités à suivre. Le pire renouvelle son record chaque seconde.

Le 1er mars 2021, une unité spécialisée dans les affaires non élucidées et les crimes en série a été créé à Nanterre. Actuellement, 68 dossiers de crimes en série sont ouverts en France, à suivre sérieusement…

Pour finir, coucou au Zodiaque, au Monstre de Florence, et à Jack l’éventreur… Ils sont devenus les légendes des tueurs en série non-identifiés de ce monde. Même si un jour j’ai l’Alzheimer, je ne vous oublierai jamais.

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