J’ai une énorme affection envers les chiens carlins. Ces petits monstres qui ronflent, qui pètent, sont plein de vie. Je ne peux pas résister à leurs grands yeux avec un regard innocent. Ils sont drôles avec leur air boudeur. C’est une race de chien de compagnie. Ils ne sont pas sportifs, pas très sages, pas du tout serviables. Ils sont juste faits pour être gourmands et coller aux gens.
Pour moi, c’est la plus belle créature de ce monde. Les carlins sont le meilleur remède à mon humeur. Rien qu’à penser à leur tête, ça me fait sourire. Quand je croise un carlin dans la rue, c’est comme s’il me chatouille au cœur, je le suis du regard « comme une perverse » selon ma copine.
J’avais un petit carlin quand j’étais encore en Chine, il s’appelle Safin. Quand je suis venue en France, j’ai laissé Safin chez mes parents, il avait 2 ans. Il est devenu le bébé trésor de mes parents. Ils s’occupent de lui comme un petit enfant, trop gâté.
Le 28 mai 2022, Safin est décédé chez mes parents à Pékin, à l’âge de 18 ans. Par la caméra, j’ai vu son petit corps immobile, ses quatre pattes étalées. J’étais envahie par une sorte de tristesse bizarre, comme si j’étais devenue vide.
C’est à ce moment-là que j’ai compris pourquoi j’aime autant les carlins en particulier. Depuis que je suis partie de Chine, Safin a remplacé ma place aux côtés de mes parents, il les accompagne tous les jours. Il a apporté tellement de joie dans leur vie quotidienne. Dans les images de carlin, il y a l’ombre de Safin. En réalité, c’est cet attachement lointain et la chaleur de ma famille qui me fait sourire chaque fois que je vois un carlin.
Je ne sais pas quoi écrire de plus, Safin me manque terriblement. J’espère qu’on se retrouvera dans notre prochaine vie.